Dans le cadre de l'Accord de Paris, les Etats s'engagent à baisser leurs émissions en mettant en place des feuilles de route de réduction d'émissions. En France et dans le monde, de plus en plus d'entreprises réalisent leur bilan carbone, annoncent la neutralité carbone en 2030 et mettent en place des stratégies bas carbone. En France, la Fresque du climat a sensibilisé plus de 1 million de personnes !
Mais le climat n'est-il pas en train d'éclipser les autres sujets..?
Crédit : Usbek & Rica
Climat, biodiversité, ressources, frontières planétaires... Quelle est la bonne approche de l'écologie ? Dans cet article rédigé par François de 2tonnes, nous présentons la problématique et apportons quelques éléments de réponse en espérant contribuer à diffuser une approche la plus pertinente et efficace possible. Nous parlerons de systèmes complexes, de vision systémique, de co-bénéfices et points de tensions. Et comme chez 2tonnes, nous pensons que la pédagogie est l'un des leviers clés pour la transition écologique, nous parlerons d'approche pédagogique de l'écologie !
Climat ou environnement, lequel choisir ?
Le climat est de plus en plus présent dans l’actualité : records de température battus, inondations d’ampleur inédites, feux de forêt dévastateurs aux quatre coins de la planète… Mais au-delà de ces aléas climatiques, des actions militantes comme celles liées à l’A69, la publication de nouveaux rapports scientifiques, des annonces politiques sur le sujet, une nouvelle COP qui arrive… En un sens, c’est une bonne nouvelle : nous accordons de plus en plus de place et d’importance à cet enjeu ! Nous entendons en particulier beaucoup parler de réductions des émissions de gaz à effet de serre, d’empreinte carbone et d’actions ou leviers d’atténuation du changement climatique, autrement appelés de décarbonation. La tendance est très positive.
Cependant, le climat ne se résume pas qu’à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ! Il faut aussi penser à l’absorption d’émissions et à l’adaptation. Et plus généralement il y a d'autres enjeux que le climat : biodiversité, pollutions diverses, accès aux ressources... Et nous avons souvent tendance à oublier cette diversité.
Et là, j’en entends déjà certains dire “vous les écolos vous n’êtes jamais contents ! On parle de déchets, et il faut parler climat. Et maintenant on parle climat, et vous voulez qu’on parle d’autre chose !”.
Mais se concentrer uniquement sur la question du climat ne permet pas nécessairement de répondre à d’autres enjeux environnementaux tels que l’extinction de la biodiversité ou la raréfaction des ressources (eau, sols, minerais…). Il est donc important de voir plus large que le climat. Mais alors, comment ne pas être perdu face à la diversité des enjeux, face à une telle complexité ? Comment avoir une vision d’ensemble qui nous permette d’y voir clair et de naviguer intellectuellement entre les sujets sans se perdre ?
Et pourquoi pas avec les frontières planétaires ?
La théorie des frontières planétaires présente une approche scientifique et large des enjeux environnementaux, en décomposant les facteurs d’équilibre avec la Terre en 9 frontières planétaires à ne pas franchir. Cela inclut notamment le changement climatique, l’intégrité de la biosphère, le cycle de l’eau, la couche d’ozone ou encore l’acidification des océans, pour ne citer que les plus connues. Pour mieux comprendre les frontières planétaires, une description détaillée est proposée dans notre article un donut pour parler d'écologie. Voici une représentation des frontières et de la situation actuelle. On voit que 6 des frontières sont actuellement dépassées.
D'autres approches existent pour tenter de rassembler toute la diversité des enjeux environnementaux. Par exemple, les travaux de recherche A Good Life For All Within Planetary Boundaries proposent de combiner frontières planétaires et consommation de ressources pour avoir une approche encore plus globale des enjeux environnementaux auxquels doit répondre la transition. Si plusieurs approches existent, c'est bien parce que la diversité de ces enjeux est telle qu'il est difficile de la modéliser.
Diversité des enjeux et des approches…cela peut paraître complexe. Mais toute cette complexité n’est pas si compliquée à résumer.
Prenons un peu de recul. Qu’est ce que l’environnement ? C’est l’ensemble des éléments qui nous entourent : air, eau, terres, climat, biodiversité… Et ces éléments interagissent entre eux via des jeux d’interactions nombreux et variés (écosystèmes, cycles…). L’environnement, ce n’est pas que l’accumulation des éléments qui nous entourent, mais aussi leurs interactions. Autrement dit, l’environnement est un système complexe : plein d’éléments qui interagissent entre eux, et dont l’état global dépend de tous ces éléments et de leurs interactions. Or voici 2 caractéristiques d’un système complexe :
La résilience : Il est capable de maintenir son état global face à de faibles perturbations.
La dynamique d’effondrement : De premières perturbations n’ont pas d’impact car le système est résilient. Mais dépassé certains seuils, le trop plein de perturbations entraîne une dégradation importante du système qui se généralise rapidement de manière significative.
Jusqu'ou peut tenir une forêt ?
Pour bien comprendre ces deux notions, prenons l’exemple d’une forêt. Elle se compose d’un ensemble d’éléments : des arbres, des animaux, de l'air, des sols... Et ces éléments interagissent entre eux : par exemple, les arbres en perdant leurs feuilles alimentent la vie du sol, qui s'enrichit et permet un sol de qualité pour alimenter l'arbre en nutriments. Imaginons maintenant exercer progressivement de plus en plus de pressions :
Supprimez un arbre : Le vide laissé va très vite être comblé par une végétation qui repousse. Le système est résilient.
Déforestez en rasant 20% de la surface de la forêt : Ce n’est pas uniquement moins d’arbres, mais c’est bien tout le reste de l’écosystème qui va mourir ou se transformer profondément. Si l’espace n’est plus transformé, peut-être que la forêt va reconquérir cette surface. Mais que va-t'il se passer si la surface est définitivement transformée (artificialisée par exemple) ? Les 80% restants ne seront pas impactés directement. Mais les populations d’espèces ayant besoin de grands territoires vont baisser voire disparaître. Ses proies vont donc pouvoir faire la fête et proliférer tranquillement. A leur tour, leurs proies vont se faire dévorer. Ainsi cela crée comme une onde de choc qui peut drastiquement impacter l’équilibre initial. Dans cet exemple, il est possible que la répartition des populations par espèces et la chaîne alimentaire se réorganise autrement, et qu’un nouvel équilibre fertile de vie soit trouvé, mais ce n’est pas garanti, peut-être que cela va drastiquement appauvrir la vie de l’écosystème initial.
Augmentez la température globale moyenne de +2°C, avec des extrêmes de chaleur bien plus fréquents et intenses. Cela multiplie les incendies de forêt. La forêt peut se régénérer mais plus les incendies sont intenses et nombreux, plus ils tuent et réduisent les capacités de la forêt à se régénérer. Et si en plus elle était déjà en déséquilibre à cause de la déforestation, c'est encore plus compromis.
Introduisez des substances toxiques dans les sols, l’air et dans l’eau qui tuent certaines espèces. Cela rajoute encore des ondes de choc dans l’équilibre.
Bref, jusqu’où va tenir la forêt à votre avis ? Certes, elle semble tenir le coup au début, elle est résiliente. Mais plus vous ajoutez ou intensifiez les pressions, plus vous lui faites perdre en capacité à se régénérer : plus vous lui faites perdre en résilience. Jusqu’au jour où c’en est trop, la forêt arrête de résister, et meurt.
Pourquoi on s'amuse en jouant aux Kaplas ?
Avez-vous déjà joué aux Kaplas ? C’est ce jeu avec une tour de briques en bois. L’objectif est qu’à tour de rôle, chaque joueur enlève une brique. Celui qui enlève la brique qui fait s’effondrer la tour a perdu. La tour est résiliente au début : enlever une brique ne la fait pas trembler. Lorsqu’un joueur enlève l’avant dernière brique avant effondrement, on la sent vaciller : elle menace de s’effondrer complètement. De passer d’un état d’équilibre initial (une tour), à un autre (un tas de brique). Lorsque le dernier joueur enlève la dernière brique, c’est l’effondrement. Sec, d’un coup. Et c'est ça qui est marrant. On ne sait pas quand ça va tomber, car ça tombe d'un coup.
La tour de Kapla est un système complexe (avouons-le très simple mais l'exemple est intéressant). La forêt est un système complexe (plus compliqué déjà...). L’environnement aussi est un système complexe.
La pensée complexe et la vision systémique sont fondamentales
L’humanité a connu l’environnement dans un état d’équilibre agréable et permettant un développement exceptionnel. C’est cet environnement qui nous fournit des services écosystémiques qui nous permettent la vie : eau potable, température vivable, air respirable, sols fertiles.. C’est l’ère appelée l’Holocène.
Mais nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Celle où les humains exercent des pressions si fortes sur leur environnement qu’ils en menacent l’équilibre global. C’est l’Anthropocène. L’environnement se dégrade et perd petit à petit en résilience. Le risque de son effondrement grandit.
Revenons maintenant aux frontières planétaires. Cette modélisation considère la Terre comme un système complexe et propose de quantifier les principales pressions qui menacent son équilibre. Cette approche scientifique permet donc d’analyser et quantifier le phénomène.
Mais ce qui est fondamental, c’est bien de développer cette pensée complexe et de comprendre que d’une part, l’environnement est un système complexe. Et comprendre que d’autre part l’humanité interagit avec lui par toutes ses actions. Et donc que chacune de nos actions a un impact sur l’environnement, qu’il faut maîtriser. Cette pensée complexe s’accompagne donc naturellement d’un changement de regard sur l’environnement. Ce n’est plus un ensemble de paramètres et enjeux extérieurs et silotés, c’est un tout qui interagit sans cesse avec nous, que nous devons préserver et avec lequel nous devons vivre en harmonie.
Au-delà des décompositions des enjeux proposées par les frontières planétaires ou Goodlife, c’est cette vision d’ensemble, cette pensée systémique et ce rapport à l’environnement qui sont fondamentaux.
Dans la théorie du donut de Kate Raworth, la partie extérieure du donut est le plafond environnemental. Il rassemble les pressions exercées par l’humanité sur l’environnement. Bien que l’autrice ait choisi les frontières planétaires pour caractériser le plafond, c’est bien une vision globale qu’elle propose en les rassemblant dans le plafond, accompagnée d’une pensée complexe et d’un rapport différent avec l’environnement. Dans l’atelier 2tonnes, c’est à cela que nous souhaitons initier les participants.
Les actions de la transition écologique permettent souvent de répondre aux différents enjeux !
Nous l’avons vu, de nombreux enjeux sont à considérer. Et toutes nos actions interagissent avec l’environnement. Mais alors comment agir et faire les bons choix dans cette complexité ? Agir pour la transition écologique c’est mettre en place des leviers d’action réduire l’ensemble des impacts négatifs qu’on exerce sur lui, et qui répondent souvent à différents enjeux à la fois !
Et pour cela, c’est encore cette vision systémique qui est la clé. L’appliquer aux leviers d’action se traduit par une analyse globale des coûts écologiques. C’est prendre en compte ces coûts écologiques…
… Sur tous leurs enjeux : émissions des gaz à effet de serre, émissions de particules fines, rejets de substances toxiques dans les sols et l’eau, utilisation de surfaces, consommations de matériaux (biosourcés, minerais, énergie,...).
… Sur un périmètre large afin de bien considérer les effets rebonds, reports d’impacts, ou délocalisations de pollution : avoir une approche sur l’ensemble du cycle de vie d’un bien ou d’un service, considérer les effets rebonds des acteurs impliqués dans l’action…
Avec cette approche, nous devinons que toutes les actions n’ont pas les mêmes impacts sur les différents enjeux. Et que parfois certaines actions ne sont pas suffisantes, voire contre productives. Prenons quelques exemples.
La réduction de la consommation de viande ?
Elle permet de libérer des surfaces d’élevage, et de réduire toutes les formes de pollution associées (sols, eaux). Elle permet de réduire les émissions directes de gaz à effet de serre (méthane issu de la digestion des bovins, CO2 issu de la combustion de carburant par les machines…). Mais elle permet aussi de réduire le besoin en alimentation des animaux, et donc d’éviter l’activité agricole y répondant et tous ses impacts associés (émissions de gaz à effet de serre, usage de surfaces, pollution des sols et des eaux, perturbations des cycles de l’azote et du phosphore…).
Cependant moins de viande, c’est plus de carottes, de lentilles ou d’autres aliments ! Certes, mais par unité de masse ou de calorie, c’est bien la viande qui est largement la plus impactante des catégories alimentaires tous enjeux environnementaux confondus. Donc réduire la viande et augmenter une autre consommation sera largement bénéfique. On parle de co-bénéfices : une même action a plusieurs bénéfices.
La voiture électrique ?
En France, l’électricité est bien moins carbonée que le pétrole. Remplacer le pétrole par de l’électricité réduit les émissions de gaz à effet de serre. De plus, le moteur électrique est environ 2 fois plus efficace que le moteur thermique. Cela fait moins d’énergie consommée, et donc encore moins d’émissions. Donc bien qu’elle ne soit pas parfaite, la voiture électrique alimentée par une électricité décarbonée est une solution pour réduire les émissions.
Par contre, il faut voir les impacts sur l’ensemble du cycle de vie ! La fabrication de la voiture, et notamment des batteries, est énergivore. Cela contrebalance un peu le bilan, mais ne le renverse pas : la voiture électrique reste moins émettrice que la voiture thermique, fabrication incluse. Donc sur le climat, la voiture électrique semble être une bonne candidate d’action !
Mais il faut voir les autres impacts, et l’un d’entre eux est de taille : une voiture pèse 1 tonne. Et il faut fabriquer, transformer, extraire ces matériaux. Toute cette chaîne de valeur coûte à l’environnement : pollutions diverses aux différentes étapes (notamment à l’extraction), usage de surfaces… De plus, certains composants sont des ressources métalliques présentes en quantité limitée sur Terre, et le potentiel recyclage semble limité. Il faut donc maîtriser la consommation de ces ressources pour ne pas en manquer, voiture thermique ou électrique, l’enjeu reste.
Autre exemple : la pollution de l’air. La voiture électrique n’émet plus de particules fines à la combustion mais en émet toujours à l’érosion de pneus. C’est donc mieux, mais ne résout pas complètement le problème.
Donc la voiture électrique semble intéressante bien qu’imparfaite sur le climat, mais pas sur d’autres enjeux.
Et la réflexion pourrait être encore élargie : la voiture, c’est l’artificialisation des sols et la bétonisation des villes qui les rend moins résilientes aux conséquences du changement climatique.
Bref, cette solution n’est pas parfaite. Elle réduit les émissions, mais maintient voire augmente d’autres impacts. Son bénéfice climat est en tension avec des impacts négatifs qu’elle a. On parle de points de tensions.
Cet exercice d’analyse pourrait être réalisé pour d’autres actions. Pour résumer, agir pour la transition écologique, c’est choisir d’appliquer les actions qui sont les plus efficaces, ont un maximum de co-bénéfices et un minimum de points de tension ! Et pour choisir, il est fondamental d’avoir cette vision systémique qui permet d’analyser les interactions des actions avec les différents enjeux.
Mais comment juger de leur efficacité, concrètement ? En comptant le nombre de co-bénéfices ?
Se concentrer sur le climat : Le retour ?
En complément de cette capacité d’analyse systémique, il est important d’avoir une approche concrète et quantifiée qui permet de peser les actions. Il faudrait en théorie pouvoir quantifier tous les types d’impact ! Et là, ça devient compliqué. Par exemple, les frontières planétaires s’appuient sur 12 indicateurs différents ! Et certains sont très difficiles à estimer.
Plus généralement, la quantification des impacts des enjeux existe mais peut être limitée : peu de données et de maîtrise des connaissances sur le sujet, beaucoup de complexité et d’indicateurs non agrégeables…
Et l’une des métriques semble sortir du lot : C’est la comptabilité carbone qui semble la plus mature et complète aujourd’hui : elle rassemble toutes les émissions de gaz à effet de serre dans un unique indicateur, et dispose de beaucoup de données pour quantifier les émissions. Et son usage est éprouvé par plusieurs décennies de travaux du GIEC, d'inventaires nationaux et de bilans carbones d'organisations. Et oui, nous en revenons au climat !
L’approche climat permet de quantifier.
En effet, il existe beaucoup de travaux scientifiques et techniques sur le sujet, avec une maîtrise plutôt élevée sur la faisabilité et les impacts des actions. Surtout, ces impacts peuvent être quantifiés simplement par la comptabilité carbone, qui est l’une des méthodes d’évaluation d’impact environnemental des plus cadrées et utilisées. Elle est capable d’estimer les émissions de gaz à effet de serre d’une immense majorité de produits et services avec un unique indicateur : la tonne de CO2 équilavent. Cette quantification est un moyen de comparer efficacement les actions entre elles pour mieux cerner les priorités et prendre des décisions.
Pour la pédagogie sur le sujet, cela permet également d’avoir une approche très concrète par les chiffres, de proposer des comparaisons visuelles et factuelles, qui est très marquante et facilite grandement la compréhension.
Certes, compter les émissions a ses limites : nous ne savons pas tout estimer avec précision, et l’indicateur unique rassemble les différents gaz à effet de serre qui ont en réalité des propriétés différentes. Néanmoins, cela donne une première approche très satisfaisante (c’est d’ailleurs celle qui est utilisée par le GIEC, les États, les entreprises…). Et les écarts entre les impacts des actions sont si importants qu’une première approche, par ordre de grandeur, est souvent largement suffisante et très efficace.
Les actions climat ont souvent des co-bénéfices.
Une bonne partie des actions climat sont des actions écologiques car elles ont de nombreux co-bénéfices et permettent d’agir sur la majorité des enjeux en réduisant l’ensemble des pressions exercées sur l’environnement : sobriété énergétique et sur l’ensemble de la consommation, économie circulaire, efficacité, chasse aux gaspillages, reports vers des modes d’usages communs mutualisant les biens et services…
Certes, ce n’est pas vrai pour toutes les actions. Et c’est pourquoi il est fondamental que l’approche climat ne s’applique pas seule. Elle doit s’appliquer en appui d’une analyse systémique. Finalement, les 2 approches se complètent : La vision systémique permet d’avoir une vision d’ensemble sur les impacts environnementaux, et l’approche climat permet de quantifier l’un des impacts : la baisse des émissions.
L’approche climat est une bonne accroche
Le climat est le sujet écologique d’actualité. Il suscite un intérêt certain, de l’émotion, il parle aux gens. C’est un excellent point d’accroche pour attiser la curiosité et embarquer, y compris sur les autres sujets. C’est une bonne porte d’entrée qui permet aux gens d’initier une compréhension qui va s’approfondir progressivement vers la vision systémique.
Car en effet, les connaissances et compétences à transmettre pour avoir une capacité d’analyse complète et parfaite des enjeux environnementaux et des leviers de la transition écologique sont nombreuses. Dans l’atelier 2tonnes, nous avons fait le choix en 3h de maximiser la transmission de ces connaissances et compétences avec un format accessible et scalable, mais nous ne prétendons pas proposer une formation exhaustive et complète en seulement 3h. Nous avons fait le choix d’avoir une approche climat pour développer un premier socle : les ordres de grandeur carbone, un panorama des actions écologiques, la capacité à identifier des co-bénéfices et points de tension… c’est déjà très dense et complet, mais tout cela n’est que le début de l’apprentissage !
En intégrant le donut de la théorie du donut en fil rouge de l’atelier, cela permet tout d’abord de comprendre qu’il faut une vision d’ensemble et d’aborder les co-bénéfices et points de tension. Tout en gardant une approche climat qui vient en appui quantitatif du choix des actions. Ainsi, le donut est utilisé comme une boussole et un outil pour rappeler aux participants d'avoir cette vision systémique.
Conclusion
Considérer le climat comme le seul enjeu écologique diminue les chances d’une transition écologique réussie et peut même, dans certains cas, s'avérer contreproductif pour d'autres enjeux en menant à des impasses environnementales et techniques. Il est nécessaire de développer la pensée complexe et d’avoir une vision systémique des enjeux environnementaux.
Il en est de même pour les leviers d’action de la transition écologique. Il est nécessaire d’avoir une analyse systémique de leurs impacts. Cela permet d’en identifier les co-bénéfices et points de tension.
Afin de faire des choix les plus efficaces possibles, il est néanmoins nécessaire d’avoir une approche la plus quantitative possible. Et c’est ce que l’approche climat par la comptabilité carbone permet. De plus, cette approche est un bon point d’entrée sur le sujet.
Jusqu'à présent, l'atelier 2tonnes avait une approche climat, mais il se met à jour ! Afin de concilier ces 3 points, nous avons choisi pour l’atelier 2tonnes de prendre le meilleur des deux mondes : les actions sont abordées avec une approche climat, mais leur découverte et analyse se fait dans le cadre d’une réflexion plus large sur les enjeux environnementaux à l’aide du concept du donut.
Auteur : François Laugier · 15 novembre 2023
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